mercredi 14 mai 2014

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Da Silva m'avait cueilli à la sortie de la clinique. Comment avait-il été prévenu, c'est la première question qui m'avait traversé l'esprit. Puis juste après , une autre, plus lancinante, qui était ce type? Bien sûr je l'avais reconnu. C'était Raoul Da Silva. Cet homme m'était familier, son nom , son visage. C'est comme si je l'avais quitté la veille mais j'étais incapable de le relier à une quelconque tranche de vie, à un souvenir précis. 
Il m'avait conduit à son appartement.  L'endroit donnait l'impression d'être inhabité. Peu de meubles, les murs vierges de tout accrochage. Il s'en était excusé :
- Le décor doit vous sembler un peu austère. Voyez-vous, je ne suis pas un homme d'intérieur.
J'avais souri. C'était le moins qu'on puisse dire. Puis une image m'avait traversé l'esprit, celle de Da Silva levant son verre dans une brasserie dont le nom m'échappait. Tant de choses m'échappaient. Mon hôte avait tenu à me rassurer :
- J'en ai parlé  à votre psychiatre. Staboulov est un vieil ami. . Selon lui ces phénomènes sont dus  à votre traitement.. Ils devraient s'estomper dans quelques mois. Ce vieux Staboulov est  un piètre joueur de poker mais c'est un médecin de grande expérience, vous pouvez lui faire confiance.
- Je ne vous savais pas si proche !
- Angie et moi avons fait affaire autrefois...
Et moi, à qui avais-je affaire?

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La librairie Legoff était devenu du jour au lendemain un repaire pour tous les amateurs d'altervérité. Mon moteur de recherche y était-i...